Cette réédition de l'ouvrage parue initialement en 2010, est enrichie de compléments sur des personnages ou événements marquants du protestantisme dans notre région. Outre de nouvelles illustrations, une mise à jour de la sélection bibliographique a été effectuée en incluant de nombreuses références récentes.
Le thème principal, traité ici, concerne l'exil des huguenots après la révocation de l'édit de Nantes avec, pour le Vivarais et plus largement le Languedoc, l'objectif d'atteindre Genève comme ville-refuge. Au préalable, l'histoire de l'établissement de la Réforme est rappelée avec la volonté d’Henri IV d’organiser la coexistence du catholicisme et du protestantisme dans le royaume de France grâce l'édit de Nantes en 1598.
La révocation par Louis XIV de cet édit en 1685 et l'interdiction de la "Religion Prétendue Réformée » forcera les protestants à choisir l'exil ou la clandestinité. De nombreux événements durant cette période dite du "Désert", avec son cortège de condamnations à mort, aux galères ou à la prison sont également détaillés.
Cet ouvrage accessible et rigoureux, s'adresse à un large public et permet de mieux comprendre cette période de l'histoire du Vivarais et de l'Ardèche, dont les traces sont encore aujourd'hui perceptibles.
Pierre Coulet a été chercheur au CNRS et professeur des Universités. Depuis son retour en Ardèche, il a effectué des recherches sur l'histoire du protestantisme en Vivarais associant travail sur archives et sur le terrain. Il a publié différents articles sur le sujet au niveau national, notamment dans le Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français et dans des revues d'associations ardéchoises consacrées à l'histoire locale : Mémoire d'Ardèche et Temps Présent et Patrimoine Huguenot d'Ardèche.

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On peut trouver aujourd’hui divers ouvrages traitant de façon détaillée de l’histoire protestante en Vivarais à partir de la Réforme et de ce que l’on nomme le « Refuge huguenot », terme désignant les pays d’accueil des protestants qui décidèrent de quitter la France le plus souvent clandestinement pour rester fidèles à leurs convictions religieuses.      
A côté de ces ouvrages très documentés, fourmillant de détails et s’adressant plutôt à des lecteurs déjà familiers de cette histoire, il y a place, nous semble-t-il, pour un ouvrage accessible au plus grand nombre, présentant de façon synthétique un certain nombre de faits marquants de l’histoire des protestants du Vivarais et du rôle éminent joué par la cité autonome de Genève.      
Pour les protestants français, Genève fut d’abord la ville-phare qui avait adopté la Réforme et accueilli Calvin. Ce fut aussi et surtout pour beaucoup de protestants du Vivarais, la porte d’entrée du « Refuge ». Sans sa proximité géographique, à quelques jours de marche de notre région, par delà le duché de Savoie qui ne faisait pas partie du royaume de France.      
Genève aurait-elle pu servir de base arrière à nombre de protestants réfugiés dans l'attente d'un retour éventuel, notamment après la révocation de l’Edit de Nantes en 1685 ? Probablement pas dans les proportions que nous connaissons.      
Beaucoup d’exils furent définitifs et souvent les réfugiés essaimèrent ensuite en Europe et au delà. Mais il y eut aussi des exils temporaires, avec des allers-et-retours en Vivarais selon les évènements.      
Au XVIII ème siècle, la formation des pasteurs à Genève puis à Lausanne et leur retour clandestin en France n’ira pas sans drames.      
Indéniablement, les relations avec Genève sont un des éléments qui ont permis aux protestants de survivre.      
La Révolution française de 1789 les rétablira ensuite dans leurs droits.