Detail du livre : ILS ETAIENT D’UN AUTRE TEMPS
Epuisé Paru en 2001

ILS ETAIENT D’UN AUTRE TEMPS
Une famille de la terre aux confins de l’Ardèche et de la Haute-Loire

Aimée Bard (Préface : Jean Anglade)

160 pages - 40 illustrations - Format : 165 x 240 - 20.00 €
4ié édition
Nouvelle édition : Mai 2007
 
Couverture du livre : ILS ETAIENT D’UN AUTRE TEMPS

     J’ai respiré à pleins poumons l’odeur des foins secs, de l’école d’autrefois, du patois de l’Ardèche au beurre, si proche du mien, celui de l’Auvergne aux couteaux.
     J’en ressors enrichi de mille souvenirs qui dormaient en moi et qu’Aimée Bard a réveillés. Car sa mémoire est infaillible, chargée de détails minutieusement observés et racontés.
     Jean Anglade
N°ISBN : 9782911584107
L'édition luxe n'est plus disponible

-EXTRAIT-
 

     La ferme où je suis née est isolée dans la campagne... La route qui s’en va de Tence vers Saint-Agrève continue directe, sans faire le détour vers elle, comme si elle l’abandonnait à son sort, derrière son rideau de sapins. Il faut vouloir s’y rendre, quitter la route, virer à angle droit, s’enfoncer dans un large chemin...
     De ce chemin en creux, je connais toutes les ornières qu’y formaient les roues cerclées de fer des tombereaux et des charrettes, les flaques après la pluie, le cliquetis des bandages métalliques sur quelques gros cailloux qui dépassaient. Je sais l’endroit où j’enjambais le ru qui tranquillement le traversait. Je vois sur ses bords, les traces des sabots des troupeaux imprimés sur la terre mouillée.
     La bise de l’hiver siffle encore à mes oreilles, soulevant en tourbillon la neige poudreuse, la malmenant jusqu’à l’obliger à tout uniformiser et peu à peu anéantir ainsi ornières et chemin. Je sais toutes les sinuosités de la tchala, que feront, sur le talus de gauche, les premiers piétons, le lendemain, quand la burle aura cessé...
     Il est toujours là, aujourd’hui, ce chemin, presque semblable, comme insensible au temps. Il est simplement devenu plus uni, plus régulier, presque villageois. Plus de charrettes, plus de troupeaux pour laisser leurs empreintes. Plus de boue : l’eau a été canalisée sous terre.
     Mais la petite fille du Firmin et de l’Eva qui demeure toujours au fond de moi, le trouve bien désert et bien silencieux...

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