Detail du livre : CASIMIR L'ARDECHOIS - TOME I DE LA TRILOGIE
Epuisé Paru en 2008

CASIMIR L'ARDECHOIS - TOME I DE LA TRILOGIE
VOIR CROQUE-VIE ET BERTILLE MA GRAND-MERE

Guy Dürrenmatt (Préface : Jean Durand)

216 pages - 22 illustrations - Format : 165x240 - 20.30 €
EPUISE
 
Couverture du livre : CASIMIR L'ARDECHOIS - TOME I  DE LA TRILOGIE
Auteur notamment de L'Ardèche au coin du feu, Trains à Vapeur et autorails en Ardèche et Haute-Loire et Foires et Marchés.Guy Dürrenmatt Ardéchois cœur fidèle, voue à son Vivarais ancestral une grande tendresse qu’il sait faire partager au lecteur.
Voici dans sa version originale la réédition du premier tome d’une série romanesque de la vie d'une famille ardéchoise "Casimir l’ardéchois".
Avec son franc parler et la faconde de ses ouvrages précédents, l’auteur nous fait partager la vie de Casimir dans sa ferme à la fin du XIX° siècle. L’humour se mêle aux drames provoqués par les haines ancestrales, héritées des guerres de religion, entre les voisins, Casimir le parpaillot et Régis le papiste.
"Casimir L’ardéchois", c'est aussi l'histoire du grand amour d'un jeune garnement surnommé "Calamité" pour sa grand-mère Lydie et son grand-père Casimir.
Émaillé de phrases en patois, de vieux proverbes oubliés, "Casimir l’Ardéchois" est un ouvrage précieux pour qui s’intéresse au parler, aux us et coutumes d’autrefois.
A lire à l’ombre d’un châtaignier ou l’hiver, au coin du feu.
N°ISBN : 9782911584251
Disponible en luxe : 57.20 €

-EXTRAIT-
 

C'est par un aprés-midi d'hiver où le ciel gris crevant de faim semble dévorer la terre ; j'ai sept ans !
Nous sommes seuls, mon grand-père et moi, dans la grande cuisine. Le petit fenestron, au-dessus de l'évier de pierre, ne laisse pénétrer qu'une faible lumière tristounette. Le lit de Casimir, placé dans l'un des angles de la pièce, disparaît sous un énorme édredon, ressemblant ainsi à une grosse bête endormie. Dans le silence et la pénombre, seul le foyer de la grande cheminée vit.
D'énormes bûches de châtaigner se consument, craquent et projettent parfois des étincelles blanches au milieu de flammes bleutées. Ces lueurs éphémères jouent sur le bois ciré du buffet et de la maie qui,entourée de bancs, occupe le milieu de la pièce.
Assis sur un tabouret, bien calé contre les pierres tièdes de l'âtre, Casimir dort, le ventre plein et la chaleur dans le corps. Il ronfle parfois et les tremblements de ses lèvres font dresser sa moustache. Parfois sa tête s'affaisse sur sa poitrine, l'obligeant en un sursaut à retrouver ses assises.
Installé sur les pierres du foyer, je regarde le feu, les mimiques de mon grand-père m'amusent, je suis bien.
Soudain Merlou, notre gardien, né d'un croisement de chiens de berger et de chasse, se met à aboyer dans la cour.
Il a l'habitude à cette heure, de dormir sous le calabert, blotti contre les pierres encore tièdes supportant la grande chaudière noire où, chaque jour, on fait cuire la soupe des cochons.
Casimir se réveille brusquement, remue la tête et les jambes, se gratte la gorge bruyamment, remonte d'un coup de main son chapeau sur son crâne, me voit, me prend pour le perturbateur et commence à m'insulter copieusement.
Mêlant mots de patois et de français, jurons. Il se calme rapidement sans avoir utilisé son arme préférée, son chapeau. Le chien aboie une seconde fois, Casimir reconnaît sou erreur et pour se faire pardonner, me prend sur ses genoux.
Je pose ma tête sur le tissu rugueux de sa chemise de cotonnade, elle est pleine d'odeurs de sueur, de terre, d'herbes, de fumées de bois, mélangées aux senteurs lourdes des vaches et acidulées des chévres. La chemise de mon grand-père me restitue toutes les odeurs de ma maison.
Pour la première fois, sans hurlements, gesticulations et regards furibonds, Casimir commence à me raconter son histoire.
Tu vois, Calamité, c'était en ...

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