Detail du livre : LE PATOIS DE MOI A TOI... LEXIQUE, HISTOIRES ET RECETTES
Epuisé Paru en 2010

LE PATOIS DE MOI A TOI... LEXIQUE, HISTOIRES ET RECETTES
ENTRE ARDECHE ET HAUTE-LOIRE

GEORGES DUMAS

208 pages - 35 illustrations - Format : 165X240 - 24.30 €
"Lo parlarem encara"
 
Couverture du livre : LE PATOIS DE MOI A TOI... LEXIQUE, HISTOIRES ET RECETTES
Georges Dumas, dans cet ouvrage aussi insolite dans sa forme que savoureux dans son contenu, nous propose une escapade au pays des mots de son enfance, le patois Nord-Occitan des hauts plateaux Ardéchois.
Par ces mots familiers souvent oubliés, l’auteur fait œuvre de passeur et nous fait revivre l’école communale, les tuailles, les travaux des champs…
Il nous propose aussi des recettes de cuisine du pays la douce, les caillettes ou la crique… et nous éclaire sur le sens des noms de lieu et de quelques patronymes locaux, avant de faire résonner les dictons de là-haut que la voix du conteur ravive à l’oreille du lecteur.
Il nous fait part avec humour et tendresse de ses histoires de jeunesse et de celles qu’on lui racontait et en restitue la tonalité dans une traduction française.
A la curiosité et à la gourmandise du lecteur, il offre dans un lexique Français/patois et patois/Français enrichi d’une phonétique simplifiée, la saveur toute particulière des mots de ce terroir.
Jusqu’au bout de la langue, Georges Dumas laisse à notre plaisir le goût sucré du patois qui sonne et résonne.
Oh ! Les gens du Plateau s’y retrouveront, bien sûr, mais nos amis des Boutières, du Lignon et de la Haute-Loire, de Vernoux, d’Annonay et d’ailleurs n’y seront pas étrangers, malgré quelques nuances !
A ceux qui pensent que les patois sont perdus, cet ouvrage vient rappeler avec un optimisme inattendu qu’il est encore des locuteurs pour faire entendre, en version originale, la voix de cette culture rurale.
N°ISBN : 9782911584343
L'édition luxe n'est plus disponible

-EXTRAIT-
 
Si je parle couramment cette langue qui a bercé mon enfance, mon souci, moi qui ne suis pas un spécialiste de son écriture, a donc été de travailler l’orthographe : d’apprendre mes leçons, de faire des dictées. Quel retour à l’école pour un retraité de l’Éducation Nationale ! Les puristes et tous ceux qui souhaiteraient approfondir le sujet peuvent consulter des ouvrages spécialisés.
Si j’ai dû m’éloigner de ce plateau ardéchois cher à mon cœur pendant plus de 40 ans, sevré ainsi 11 mois par an du plaisir de parler la langue du « pays », il me semble ne pas en avoir perdu une goutte. Pour ce dictionnaire français/patois nord-occitan, modeste mais bien riche entreprise, j’ai retrouvé au fil des mots et des expressions la saveur toute particulière de ce parler.
Jour après jour, dans l’ordre alphabétique des mots français, leur traduction m’est apparue spontanément et je me suis ainsi surpris à les dire à haute voix plusieurs fois, pour bien m’imprégner de la fine nuance de leur prononciation, pour les écrire avec la plus grande précision. J’étais alors automatiquement transporté quelques 50 ans en arrière dans ces heureux moments de ma vie à Beauvert ; commune de Saint-Jean-Roure, à sept kilomètres au sud de Saint-Agrève.
J’entendais ainsi tous ceux qui m’entouraient et dont le patois était la langue première ; mes parents d’abord, papa cultivateur, maman institutrice, qui parlaient toujours patois entre eux mais qui ne l’utilisaient jamais à l’adresse de leurs enfants. Cette langue imprégnait donc sans effort mon cerveau alors tout neuf. Je revivais un peu avec nostalgie les veillées, les tuailles, les travaux des champs auxquels je n’échappais pas, les parties de « lyonnaise » animées d’où fusaient les bons mots et tant d’autres !!!
J’entendais donc aussi mes amis du village, cultivateurs pour la plupart : les Vialatte, les Roche, les Mandon, les Munier, les Pic… mais aussi le père Bruyère, facteur à pied infatigable et inénarrable joueur de « longue » ; les Crouzet, épiciers-boulangers ; la Célie, couturière et la Maria qui recevait dans son petit restaurant « Chez Nous » aussi bien les « butaïres » que les grands de ce plateau et d’ailleurs, attirés par une cuisine de grande qualité et de grande rusticité.
J’espère que mes enfants et mes petits-enfants pénètreront un peu ce patois qui s’en va et en goûteront quelque chose.
J’ai souvent entendu : « Apprends-moi à parler patois.» mais hors du « pays », près de celui des Ch’tis, l’entreprise était à l’avance vouée à l’échec.
Oh, ils vous diront sans hésiter : « Manja e quèsa-te (mange et tais-toi) » ou « manja gaire e fai-te bèl (mange peu et fais-toi grand) », petites notes humoristiques entendues moi-même tant de fois mais pour le reste…
Ils m’ont, en tous les cas, encouragé à persévérer dans cette entreprise ; ils ont bien fait, je n’en ai eu que du plaisir.

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