Detail du livre : LE DESTIN D'ANTONELLA SARDONE - TOME III
Paru en 2013

LE DESTIN D'ANTONELLA SARDONE - TOME III
DU FIL A L'AIGUILLE

HELENE MEYNADIER-MOREL

192 pages - 13 illustrations - Format : 165x240 - 22.30 €
SUITE ET FIN DE AU FIL D
 
Couverture du livre : LE DESTIN D'ANTONELLA SARDONE - TOME III
Dans ce dernier tome de la trilogie d'Antonella Sardone, notre héroïne découvre des mondes nouveaux.
Elle quitte définitivement la classe des ouvrières en soie pour accéder au rang envié de femme de moulinier. Son quotidien en est complètement bouleversée. Elle est devenue la "dame" que, petite fille, elle rêvait d'être.
Madame Labalme porte maintenant des robes de soie, a des domestiques, une voiture attelée et loge dans des auberges confortables quand elle voyage. Ceci ne lui tourne aucunement la tête. Elle sait que seules les choses simples apportent un bonheur profond et elle n'aime rien tant que grimper encore dans son arbre, le vieil "amourier" de son enfance, pour partager avec lui la force de la terre. Elle a su garder dans les veines le tempérament dynamique auquel elle doit son ascension.
Elle aime toujours aller de l'avant et si elle n'a plus à surveiller tavelles et roquets devant une banque, elle est parfaitement capable de diriger un atelier et même de se lancer dans des projets très hardis avec des tisserands lyonnais.
Peu à peu elle va passer des travaux du fil aux travaux d'aiguilles. La confection de luxe va lui permettre de renouer avec son pays d'origine l'Italie.
Ce dernier tome verra ainsi ressurgir en elle la fibre piémontaise.
Quant à sa vie sentimentale, vous allez découvrir dans ce tome toutes les turbulences qui l'agitent avant que le destin si fougueux qui semble avoir été le sien, se laisse enfin dompter.
N°ISBN : 9782911584435
Disponible en luxe : 57.20 €

-EXTRAIT-
 
     
Peu à peu, dans la grande maison d'Aubenas, chacun prit sa place dans sa nouvelle vie. Comme l'avait souligné Augustin, Antonella sut vite reconnaître les avantages attachées à  son nouveau statut de femme de moulinier.      
Giovanni ne tarda pas à se rendre à Lyon et Magdeleine fut invitée à rester à  Aubenas tout le temps où il serait parti. Antonella en profita pour reprendre ses activités. Elle alla, en fait, rencontrer le contremaitre qui déjà avait engagé une nouvelle gouvernante. Elle vérifia avec eux que les flottes avaient bien la qualité requise, fit la moue devant certaines qu'elle exigea que l'on déclassât car il y avait trop de raccords et demanda à la gouvernante de contrôler plus fermement le travail des nouvelles banquières.      
Il y eut bien quelques ragots, quelques remous, dans la salle d'ouvraison, mais quelques mois plus tard tout était rentré dans l'ordre et Antonella s'était glissée dans le nom de Labalme comme dans un gant. Semaine aprés semaine elle apprenait avec passion son rôle de moulinière. Elle monta plusieurs fois à Lyon avec son mari. La demande ne cessait de croître, les bénéfices aussi. Ils rachetèrent l'usine du Pont-de-Bridou. Il fallait changer du matériel, Giovanni s'en chargeait. Il avait résisté à la tentation de suivre Toni dans sa lutte politique, mais une idèe le taraudait depuis sa rencontre avec son ami de jeunesse.      
Retourner au Piémont ! C'était une envie sournoise qui disparaissait pendant des jours pour reparaître sans crier gare et le laissait affolé comme un poisson jeté sur le rivage. Il se lançait à  corps perdu dans ce travail au Pont-de-Bridou. Il aimait bien ce coin là-bas. La vallée de la Volane s'y faisait sauvage, aiguë, les gens aussi étaient rudes. On s'approchait de la montagne et ça se sentait. Il montait tantôt avec Antonella, tantôt avec Anselme rarement avec Augustin. Dés le mois de mars celui-ci avait repris des crises de goutte et d'emphysème qui l'invalidaient et lui ôtaient tout esprit d'initiative. Fin mars ce fut Anselme qui accompagna Antonella à Lyon. Il avait engagé une infirmière pour s'occuper des deux malades en leur absence. Les parents de Berthe prodigueraient l'affection nécessaire.      
Antonella était toujours heureuse de ces escapades vers la ville. Anselme restait encore un peu crispé avec elle, mais il se détendit aprés un bon mâchon dans le quartier de la Croix Rousse et lui offrit spontanément son bras en sortant de l'estaminet.      
Ils rencontrèrent Amédé Gérentet qui leur conseilla d'intensifier leurs livraisons d'organsin premier choix. Il avait de grandes commandes de ses donneurs d'ordre pour de l'organsin premier choix livrable fin juillet, début août. Les affaires marchaient bien, il avait l'air jovial ! Il travaillait aussi pour une boutique de confection de vètements et faisait donc l'intermédiaire entre les canuts et les tailleurs.      
- C'est à deux pas, si vous voulez, je vous y amène, ça intéresserait peut-être madame Labalme de voir comment se fabriquent les beaux habits de soie.      
Anselme interrogea Antonella du regard.      
- Bien sûr ! Allons voir ! J'ai toujours eu envie de voir un atelier de confection !

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