Detail du livre : AUGUSTINE ET JEAN - TOME III
Paru en 2015

AUGUSTINE ET JEAN - TOME III
DE NOUVEAUX HORIZONS

MICHEL RIOU

160 pages - 7 illustrations - Format : 168X240 - 19.90 €

 
Couverture du livre : AUGUSTINE ET JEAN  - TOME III
C’est avec le départ des conscrits pour le front en août 1914 que s’ouvre ce troisième et dernier volume retraçant les vies tourmentées d’Augustine et Jean. Dans les volumes précédents, Augustine et Jean, amoureux l’un de l’autre, avaient vu leurs projets d’union contrariés.
Les personnages de cette histoire seront pris dans la tourmente des événements de la guerre avec ce que cela implique d’engagements, de pertes, de tristesse, de souffrance, mais aussi parfois de chance et de retrouvailles inattendues.
Ainsi, le parcours de Jean sur les lignes de l’Est en tant que capitaine d’artillerie le conduira à faire l’expérience de l’horreur du front, mais aussi la connaissance d’un officier américain qui pèsera dans le parcours des personnages. Augustine, de son côté, renouera avec ses engagements humanitaires et reviendra au chevet des blessés.
En 1915, Jean est démobilisé.
Le lecteur découvrira pourquoi cette même année donnera une nouvelle orientation à la vie d’Augustine et Jean qui se voient offrir de nouveaux horizons.
N°ISBN : 9782911584497
Disponible en luxe : 57.20 €

-EXTRAIT-
 
Le train avait été un calvaire pour Jean. Augustine avait obtenu à grand-peine l’autorisation du major. Elle avait dit qu’elle l’emmenait voir ses parents à Saint-Chamond. Mais une fois dehors, la voiture automobile avait conduit les jeunes gens à la gare de Perrache. Ils avaient pris le train de Valence, plus confortable que celui de la rive droite. En gare de Valence, il y avait Thivind qui les attendait au volant d’une confortable Peugeot. “Eh oui, leur dit-il en reconnaissant sa patronne, les temps changent ! Monsieur Daniel ne la montre pas trop, de peur des réquisitions. Mais ici, nous ne risquons rien !” Augustine et Jean avaient pris place à l’arrière, Jean à moitié enseveli sous les coussins, Augustine lui recommandant le silence pour ne pas le fatiguer. “Je te présente Jean Vaucanson, ingénieur aux chemins de fer”, dit-elle à Thivind. “Oh, je le connais ! Toute la ville en a entendu parler. Le Cheylard, ce n’est pas une grande ville !” “Toute la ville ? est-ce que tu penses que mon père...” “Je pense comme tout le monde, dit Thivind. Monsieur Daniel ne vous enverrait pas visiter les Amériques s’il n’avait pas peur d’un nouveau scandale ! Puis-je vous demander où vous compter loger, Monsieur Vaucanson ?” “J’ai vu Monsieur Valayer, dit Augustine. La gare est presque vide en ce moment, il pourra s’y installer. “ “Et je suppose que pour ses repas, il a une cuisinière toute trouvée ? “ “Thivind, dit Augustine agacée, occupez-vous de la route ! “ C’était bien nécessaire. Elle n’avait pas encore été goudronnée, nul depuis le début de la guerre s’était préoccupée de la refaire et on allait d’un cahot à l’autre. Augustine avait bien pensé au chemin de fer, mais il fallait aller jusqu’à La Voulte et il y avait très peu de voitures qui circulaient. Les deux jeunes gens n’avaient aucune chance d’y passer inaperçus. Or Augustine ne voulait absolument pas faire les frais des commentaires des commères cheylaroises. Apparemment, la nouvelle de leurs retrouvailles avait pourtant déjà fait le tour du pays. “Nous pourrions manger aux Ollières ? “ dit Thivind, qui y connaissait un hôtel du Nord de bonne réputation. “Non, non, Thivind, nous mangerons au Cheylard. Monsieur Vaucanson doit se nourrir légèrement et moi, je n’ai pas faim !” Jean regardait se dérouler autour de la voiture les collines familières. Il les retrouvait avec émotion. Combien de fois s’était-il dit, à Lyon comme à Annonay, qu’il ne reverrait jamais leurs courbes harmonieuses, ni les champs de pêchers qui tapissaient le fond de la vallée, ou les vignes qui grimpaient à l’assaut des pentes ! Mais, maintenant, il était là, Augustine près de lui, il savourait malgré les cahots la douceur de ce moment. Parvenus au Cheylard, ils tournèrent en direction de la gare. Valayer les avaient vus arriver et se tenait sur le seuil de l’entrée des voyageurs. “Mon cher Vaucanson ! J’ai bien cru ne jamais vous revoir ! Comment vous sentez-vous ? “ “L’air de nos Boutières me fait du bien. Moi aussi, j’ai bien cru ne jamais revoir Le Cheylard ! On est bien tout de même, ici ! “ “Sûrement mieux que sur le front en tous cas. J’ai reçu une lettre pour vous ce matin, cela vient du Ministère de la Guerre. Ils l’ont envoyée ici au Cheylard, parce que vous n’êtes que détaché auprès du P.L.M. Administrativement, vous dépendez toujours de moi, mon cher Jean ! Naturellement, je ne l’ai pas ouverte. J’espère que ce sont de bonnes nouvelles. “ Jean décacheta avec angoisse l’enveloppe bleue. “Inapte au service ! Ils m’ont déclaré inapte à tout service militaire ! Augustine, je suis réformé ! “ “Vous êtes sûr que c’est une bonne nouvelle, s’enquit Valayer. Normalement, ils ne réforment que les mourants, ou les amputés. “ Mais Augustine s’était déjà précipitée dans les bras de Jean.

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