Detail du livre : THERESE, LA FORCE DE VAINCRE
Paru en 2022

THERESE, LA FORCE DE VAINCRE
QUAND SOUFFLE LA BURLE... TOME I

MALVINA MALIGE

192 pages - 2 illustrations - Format : 165X240 - 23.00 €
PARUTION MAI 2022
 
Couverture du livre : THERESE, LA FORCE DE VAINCRE
Thérèse Matisse vient au monde en Haute-Loire, au bourg de Thoras. Après une petite enfance intrépide et heureuse dans ce monde plein de superstitions, son destin bascule après la disparition tragique de sa grand-mère puis celle de sa mère.
Thérèse est recueillie par un oncle et sa femme. Elle va grandir dans ce monde paysan, avec ses douceurs, ses turpitudes et celui joyeux et féminin, des couviges de dentellières. Nous quittons Thérèse quand, à 18 ans, elle attend avec une impatience fébrile le moment où elle sera enfin maîtresse dans sa maison auprès de son promis Victor.
À travers ce roman nous suivrons le destin âpre des femmes de la montagne confrontées à des conditions de vie rudes, que viennent adoucir la solidarité des voisins et le soutien indéfectible de la famille.
N°ISBN : 9782911584800
L'édition luxe n'est plus disponible

-EXTRAIT-
 
Un ruban de brume blanche ondoyait en suivant les méandres du ruisseau du Chéreau. Le soleil levant le nimbait de lueurs arc-en-ciel. Les arbres, roussis par les premières gelées, laissaient perler à la pointe de leurs feuilles amollies la rosée blême de l’automne.
La béate esquissa un sourire devant la beauté quotidienne de ce paysage. Elle fut soudain extirpée de sa contemplation par le bruit incongru d’une altercation devant la maison Matisse. Elle reconnut cette pauvre Eulalie, qui depuis sa naissance, soixante-six ans auparavant, était affublée d’une bouche quasiment verticale.
À cette époque encore pleine de superstitions, certaines gens eurent tôt fait de trouver une explication irrationnelle : Eulalie était “bouche-tordue” parce que le diable avait visité sa mère au moment de la fécondation ou de l’accouchement. La voir se présenter à la porte d’une femme sur le point d’enfanter était donc absolument intolérable. Le simple fait qu’elle se soit approchée de la porte était de mauvais augure. Aussi Mélanie, promptement revenue à la maison, se voyait-elle obligée de repousser physiquement l’intruse pour éviter à tout prix qu’Eulalie ne passe le nez par la porte. La béate se hâta pour s’interposer :
— Voyons, voyons Eulalie, passez donc votre route ! Vous pensez bien que nous allons être occupées !
Par le coin de ses lèvres, si particulièrement agencées, Eulalie s’exprima lentement :
— Je pensais pouvoir vous être utile.
— C’est bien aimable à vous, rétorqua la béate sous le regard courroucé de Mélanie, qui ne voyait que malice dans l’offre d’Eulalie. Nous sommes bien assez de trois pour aider Agnès dans cette bien petite maison. Allez donc, puisque vous êtes d’humeur généreuse, apporter votre aide à la vieille Fantine. Elle s’est encore tombée et s’est bien machuré le front et le nez.

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