Sagitta, petite fille des temps préhistoriques, a vécu il y a environ 19 000 ans non loin de la grotte Cosquer.
Du temps de Sagitta, cette grotte, dans les calanques de Marseille, n'était pas encore envahie par la mer Méditerranée.
Suivons cette petite fille au milieu de sa tribu…
Elle apprend à chasser, pêcher, tailler des silex, entretenir le feu…
Espiègle, curieuse de tout, elle aime poser des questions à sa grand-mère Mamina.
Sagitta est très fière lorsque, enfin, elle fait partie du groupe qui va cheminer jusqu'au fond de la grotte si profonde...

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L’homme préhistorique est aussi une femme, tel est le titre d’un ouvrage solidement documenté de Madame Marylène Patou-Mathis.
Quelle a été la place de la femme dans les sociétés de chasseurs-cueilleurs du Paléolithique ?
Grâce à l’ethnologie des derniers chasseurs-cueilleurs, on sait que les femmes de ces groupes piègent le petit gibier, pêchent (à l’aide de nasses ou de filets), mais n’utilisent pas les armes des chasseurs.
Mais qu’en était-il au Paléolithique ?
Pourquoi n’y aurait-il pas eu des femmes d’exception, d’intrépides chasseresses ?
Dans mon roman Le chamane du bout du monde, ma belle héroïne, Léti-aux-yeux-verts, se sert d’un arc avec autant d’adresse que son compagnon...
C’est le quotidien d’une fillette, une petite sauvageonne qui vivait il y a 20 000 ans sur la côte provençale, qu’Anne Douillet met en scène, avec son talent de scénariste et dessinatrice, dans Sagitta, l’espiègle petite fille de la grotte Cosquer. Sagitta vit dans un paysage bien différent de l’actuel.
Un vaste pré-continent s’étendait alors au pied du massif des futures calanques, le niveau de la mer se trouvant à plus de 100 m sous le niveau actuel. Tout le golfe de Marseille était exondé, occupé par une steppe froide, parcourue par des hordes de chevaux, de bisons, des aurochs, des antilopes saïgas...
Un grand merci à Anne Douillet pour ce si joli album, qui fera rêver petits et grands, rêver de nos origines, de nos racines profondes, au-delà des millénaires oubliés.
Jean Courtin,