Detail du livre : L'AUGUSTE
Nouveauté Paru en 2024

L'AUGUSTE
SOUS L’ÉCORCE DU FRÊNE, SE CACHE LA BONTÉ DU PATRIARCHE

JO VALENTIN

160 pages - 10 illustrations - Format : 148X210 - 19.00 €
PARUTION AVRIL 2024
 
Couverture du livre : L'AUGUSTE
« Les gens ordinaires n’ont pas d’histoires » ?
L’Auguste parait solide comme ces frênes dont il semble avoir l’écorce, la force et les racines… Mais saura-t’il résister aux tourbillons qui passent devant sa porte ?
Le village de Bellecombe, loin d’un monde tourmenté, reste à l’abri de toutes les turbulences… C’est là qu’habite l’Auguste, il y a ancré sa vie avec son épouse Jeanne, après des années de travail, entrecoupées par la terrible épreuve de la captivité en Allemagne.
Le village respire le calme, la paix, les valeurs ancestrales de l’accueil et de la bienveillance… L’Auguste, fort de ses convictions solides, fait figure de sage, voire de patriarche.
Dans la lointaine Pologne le vent de la contestation sociale s’est levé et le jeune Jatseck doit fuir pour sauver sa vie...
Le hasard va le conduire jusqu’à Bellecombe.
Cependant le monde et les temps changent et le vent de l’histoire, à Bellecombe comme à Varsovie, bouscule les mœurs et les certitudes.
N°ISBN : 9782911584886
L'édition luxe n'est plus disponible

-EXTRAIT-
 
En ces temps qui annoncent la fin de l’année, les jours n’en finissent pas de se lever. La pendule du clocher de saint Pierre d’Auze, annonce plus de huit heures, l’éclairage public vient de s’éteindre et les contours des rues commencent tout juste à se dessiner. Le temps est gris, le ciel est bas, et sur la chaussée, la pluie mêlée de neige a fait sortir les cantonniers municipaux pour étaler quelques pelles de pouzzolane devant les entrées principales. A part eux, il n’y a encore personne dans les rues, même si nous sommes à quelques jours seulement des fêtes de Noël.
Dans la petite maison qui jouxte l’église, la lumière est allumée depuis longtemps déjà. Le Père Jean Faure qui habite « la cure » avec sa sœur, La Nanoue, a déjà célébré sa messe. Ce matin, il a avalé un grand café noir au saut du lit, et en rentrant de l’église glaciale, il déjeune.. Aujourd’hui il déjeune debout, en trottinant dans la cuisine, ce qui a le don d’agacer sa sœur de bon matin.
« Il faut que j’en parle à l’Auguste ... Je vais aller en parler à l’Auguste... » Finit-il par lâcher en rangeant son couteau dans sa poche et son verre dans l’évier.
« Tu ne pouvais pas laisser cet étranger où il était ? Tu aurais pu l’envoyer à la mairie où à l’assistante sociale...je ne sais pas moi ... » trépigne la Nanoue. « Et pourquoi pas à la gendarmerie ?
Il ne te dérange pas bien, non ? Tu l’as vu, hier soir. Il était complètement crevé, il avait froid ... Tu l’as regardé avaler la soupe et les pâtes et le reste ? Il n’avait pas dû manger beaucoup ces jours derniers !. Mais tu as raison, on ne peut pas le garder ici, je vais aller en parler à l’Auguste. « Je fais l’aller-retour, ça ne durera pas très longtemps et l’Auguste me dira quoi faire ».
« Tu vas me laisser toute seule avec cet homme que je ne connais pas ? Mais qu’est-ce que je vais lui dire ? Qu’est-ce qu’il va faire pendant ce temps ?
« Quand il sera réveillé, tu le feras déjeuner. Il aimera le café, le lait, le pain, le saucisson, le fromage ou autre chose. Après il sortira s’il le veut, il reviendra pour midi et je serai rentré. Il comprend bien le français, il sait bien se faire comprendre. Tu te souviens de son nom ? « Pas du tout ! Hier soir je ne savais pas que dire. « Il s’appelle « Jatseck », je crois que ça veut dire Jacques. Après... Je ne sais pas grand-chose de lui. J’ai compris qu’il venait de quitter son pays à cause de la politique. Tu as entendu, il a parlé de ce nom qu’on entend à la radio : « Solidarnosc »
... Enfin ce n’est pas la première fois que quelqu’un vient dormir à la maison. Tu ne vas pas en faire une maladie ! Viens on va le voir... ».

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